Les députées Clémentine Autain (FI) et Elsa Faucillon (PCF) et la conseillère de Paris Danielle Simonnet( PG) appellent le président de la République à reconnaître l’État palestinien, seule voie possible vers une paix durable et équitable.
Le 29 novembre 1947, les Nations unies optaient pour la coexistence de deux États au Proche-Orient, en votant la proposition de plan de partage de la Palestine mandataire. L’un, Israël, a vu le jour immédiatement, quand David Ben Gourion déclara unilatéralement son existence en 1948. L’autre, la Palestine, n’en peut plus d’attendre sa reconnaissance.
Déjà 70 années se sont écoulées, 70 années de négation des droits du peuple palestinien et de résolutions des Nations unies non respectées. Au-delà des discours et des vœux pieux, l’engagement international, y compris celui de la France, demeure faible. Le nouveau président de la République, Emmanuel Macron, n’a posé aucun acte, n’a encore rien dit pour que soient mises en œuvre les résolutions de l’ONU, pour que soit dégagée une solution de paix durable entre Israéliens et Palestiniens.
Toutes ces décennies perdues ont laissé place à un processus permanent de colonisation agressive de l’État d’Israël, en violation complète du droit international et des droits humains, qui a transformé les territoires palestiniens en véritables bantoustans. Nous ne pouvons pas prendre le risque d’attendre plus encore, alors que la perspective d’une solution à deux États est chaque jour un peu plus remise en cause par une stratégie de fait accompli.
Remplacer les murs par des ponts
De telles politiques sont inacceptables : elles font le jeu des fauteurs de guerre, elles radicalisent dangereusement les positions des uns et des autres. Seule la reconnaissance d’un État palestinien au côté de l’État israélien permettra de sortir par le haut de cette impasse.
Il est temps de remplacer les murs par des ponts. Car cette situation pénalise au premier chef les populations, notamment dans les camps de réfugiés ou comme à Gaza, qui fait face à une crise humanitaire sans précédent, ou encore en Israël, où les associations qui militent pour la paix sont largement marginalisées malgré leur travail essentiel.
Il est temps que la pression internationale permette la libération des prisonniers politiques. Symbole de cette politique, notre compatriote Salah Hamouri est une nouvelle fois détenu et vient d’atteindre les cent jours de détention. Les autorités israéliennes, aux funestes couleurs de l’extrême droite, durcissent le ton et les actes. Ainsi une délégation d’élus, dont de nombreux parlementaires français, a dû renoncer à sa venue à Jérusalem et en Cisjordanie. La France doit donner de la voix pour que de telles menaces ne puissent peser sur la démocratie.
En 2014, l’Assemblée nationale et le Sénat avaient voté une résolution historique demandant au gouvernement de reconnaître l’État palestinien. Il n’en a rien été. Alors que 137 États dans le monde ont procédé à la reconnaissance de l’État de Palestine, la France ne saurait être à la traîne. Reconnaître l’État palestinien, ce n’est pas prendre position pour l’un des deux peuples, mais au contraire la simple application du droit, de la justice et de l’humanité.
Clémentine Autain, députée FI
Elsa Faucillon, députée PCF
Danielle Simonnet, conseillère de Paris PG