Intervenant au nom du groupe socialiste, Mme Josette Durrieu (Hautes-Pyrénées - SOC) a souligné, quant à elle, l’importance d’autres protagonistes, au premier rang desquels les Etats voisins, dans le règlement du conflit :
« Force est de constater que la situation est bloquée au Moyen-Orient. Pietro Fassino a raison de souligner dans son rapport que le temps joue contre la paix. Reconnaissons que le processus a reculé, et sur un point essentiel. Le principe et la réalité de l’existence des deux États est aujourd’hui en cause, car que reste-t-il de l’État palestinien ? Il est occupé, colonisé, divisé. Le peuple palestinien est divisé, sans aucune autorité légitime. Jérusalem-Est est grignotée. La Palestine est aujourd’hui une virtualité. Et l’on veut un État palestinien !
En ce qui concerne Israël, quelles garanties d’exister et de durer, sans État palestinien ? Nous sommes dans une impasse.
Je m’interroge : comment aboutir à la paix et comment assurer la sécurité de la région ? Les propos sont pessimistes. Nous nous sentons tous concernés par une obstination à ne pas résoudre le problème.
Comment apprécier le risque nucléaire ? La politique des « deux poids, deux mesures » a ses limites ! Naturellement, on ne veut pas de la bombe iranienne dans la région, mais on ne parle pas de la bombe israélienne qui nourrit sans doute un certain processus.
Quelle solution ? Et quels acteurs ? Moshé Dayan disait : « Pouvons-nous vivre sans solution ? » Non, personne ne le peut et ne le pourra. Alors, il y a des objectifs immédiats : arrêter l’occupation, arrêter la colonisation, lever le siège de Gaza, libérer les prisonniers et reprendre la négociation pour une paix globale.
Qui seront les acteurs ? J’ose dire ici - pour bien connaître le problème depuis quinze ans que je m’y rends chaque année - que ce n’est pas des protagonistes, c’est-à-dire d’Israël et des Palestiniens, que viendra l’aboutissement du processus de paix. Sur ce point, je suis en désaccord avec notre rapporteur. C’est aujourd’hui impossible.
Alors, viendra-t-il des États arabes ? Il existe le projet Beyrouth 2002. Il y a des acteurs médiateurs dont il convient de saluer le mérite : l’Égypte et la Turquie. Il y a la Syrie qui nourrit le Hezbollah, le Hamas qui accompagne la résistance palestinienne, mais qui est concernée aussi par le Golan et le Liban, et qui semble disponible. Parmi les deux acteurs majeurs, l’Europe est faible, divisée, c’est un nain politique, un tiroir-caisse, mais elle reste présente. Quant aux États-Unis, le Président Obama s’y est essayé puis a fait volte-face, mais, au demeurant, rien ne sera réglé sans eux.
Il faut sauver la paix. Il faut sauver Israël et j’espère réellement que, très prochainement, nous parviendrons à élaborer une solution envisageable pour toutes les parties. »