Le 12 février 2009,
Le Bien public. - Quelles peuvent être les retombées de votre visite au Proche-Orient ?
François Sauvadet. - Nous sommes venus rencontrer sur place les leaders israéliens et palestiniens. Tous ont souhaité que nous avancions très vite dans un processus de paix. La France a une position équilibrée. Il faut qu’un règlement politique puisse être trouvé avec la création d’un Etat palestinien. Une autre délégation française, menée par le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée (Ndlr : Axel Poniatowski), ira prochainement rencontrer les nouveaux dirigeants israéliens en passe d’être élus.
LBP. - N’auriez-vous pas dû rencontrer les représentants du Hamas ?
F. S. - Nous ne l’avons pas souhaité. Le Hamas porte une très lourde responsabilité dans ce qui s’est passé. La France tend la main à ceux qui veulent la paix et tant que le Hamas ne s’engagera pas dans cette voie, il trouvera la communauté internationale en travers de son chemin.
LBP. - Trouvez-vous normale la riposte d’Israël aux tirs de roquettes ?
F. S. - Au terme de trois semaines de conflit, la bande de Gaza a été complètement dévastée. Il y a eu beaucoup de victimes. Le chiffre de 1 330 Palestiniens tués a été cité. C’est incontestablement une riposte qui a été d’une grande violence. Nous avons vu aussi la peur que vivent les Israéliens dans le sud du pays occasionnée par les tirs de roquettes du Hamas. C’est ce qui a provoqué cette riposte. Il est grand temps que le Hamas comprenne qu’en semant la terreur, il mène son peuple à la ruine.
LBP. - Faut-il détruire le « mur de sécurité » érigé par Israël en territoire palestinien ?
F.S. - L’urgence, c’est d’abord l’ouverture des points de passage et la lutte contre tous les trafics. Il faut permettre à la population de Gaza de vivre librement. Gaza est aujourd’hui une prison à ciel ouvert.
LBP. - Croyez-vous à une paix durable rapidement ?
F.S. - Je pense que du côté de l’autorité palestinienne, il y a une vraie volonté d’avancer. Comme du côté israélien. La situation reste d’une grande complexité et l’attitude du Hamas pose un véritable problème. La vie commence à reprendre à Gaza-ville et le Hamas reste très présent. Il souhaite installer un régime de type islamiste. Des membres des ONG que nous avons rencontrés, nous ont raconté qu’après l’offensive israélienne, ils avaient détruit des salons de coiffure pour dames mais aussi des cybercafés.
Propos recueillis par Cyrill BIGNAULT